Appellations de personnes en ‑eur et en ‑euse
Les appellations de personnes dont le masculin se termine en ‑eur passeront à la forme en ‑euse ou en ‑eure, selon le cas (ou encore à la forme en ‑teuse ou en ‑trice pour les formes masculines en ‑teur). Les noms en ‑eur qui remontent à un verbe ont un féminin en ‑euse.
Le recours à la finale ‑euse pour former le féminin des noms en ‑eur et désignant des personnes qui exercent un métier, une fonction ou une activité sociale est régulier en français.
Dans un mot français, la finale ‑eur a pour origine le suffixe latin ‑or, et la finale en ‑euse est la forme actuelle du suffixe féminin latin ‑osa.
Noms en ‑eur et en ‑euse dérivant d’un verbe
On constate que les noms qui passent de ‑eur à ‑euse remontent, dans la grande majorité des cas, à un verbe. On peut former ces noms à partir du participe présent du verbe auquel on soustrait la terminaison ‑ant pour la remplacer par le suffixe ‑eur ou ‑euse.
Verbe | Participe présent | Nom masculin | Nom féminin |
---|---|---|---|
annoncer | annonçant | un annonceur | une annonceuse |
bâtir | bâtissant | un bâtisseur | une bâtisseuse |
chauffer | chauffant | un chauffeur | une chauffeuse |
chercher | cherchant | un chercheur | une chercheuse |
contrôler | contrôlant | un contrôleur | une contrôleuse |
entraîner | entraînant | un entraîneur | une entraîneuse |
recevoir | recevant | un receveur | une receveuse |
régir | régissant | un régisseur | une régisseuse |
Les noms en ‑euse peuvent entrer dans la formation de noms composés, par exemple : une chauffeuse d’autobus, une contrôleuse financière.
Noms en ‑eur et en ‑euse dérivant d’un nom
Quelques appellations dont le féminin est en ‑euse sont quant à elles dérivées de noms, par exemple : bruit, bruiteur, bruiteuse; camion, camionneur, camionneuse; chronique, chroniqueur, chroniqueuse.
Cette formation du féminin s’applique également à des noms dérivés d’emprunts à l’anglais, par exemple : football, footballeur, footballeuse; hockey, hockeyeur, hockeyeuse; sprint, sprinteur, sprinteuse.
Noms en ‑eur ayant deux variantes féminines acceptables
Certaines appellations en ‑eur ont deux variantes féminines acceptables, une en ‑euse et l’autre en ‑eure. C’est notamment le cas d’assureur, entrepreneur, réviseur, superviseur et de vainqueur.
Péjoration des appellations féminines en ‑euse
On associe parfois une certaine péjoration au suffixe ‑euse. Dans l’ensemble du vocabulaire, les mots qui se terminent en ‑euse désignent souvent des objets inanimés (laveuse, berceuse, faucheuse, etc.). Ils font aussi référence à des caractéristiques personnelles peu prisées (par exemple : niaiseuse, féminin de niaiseux, qui se termine par le suffixe à connotation péjorativeValeur subjective défavorable qu’a un mot ou un énoncé, en soi ou dans un certain contexte. Par exemple, le mot tacot a une connotation péjorative que n’a pas le mot neutre automobile. ‑eux).
Cela peut donner, aux yeux de certains ou de certaines, une coloration négative à des appellations féminines en ‑euse. Cette impression ne doit pas faire oublier la régularité du procédé de formation sous-jacent. Elle s’estompera avec l’usage, comme c’est le cas avec les mots nouveaux.