La graphie des finales en [ik] : ‑ic ou ‑ique
Les graphies ‑ic et ‑ique sont toutes deux employées pour rendre la finale à l’oral [ik]. Chacune d’elles a un sens et des emplois qui lui sont propres. La coexistence de ces deux formes s’explique par différentes raisons.
Opposition de catégories grammaticales
On trouve un certain nombre de mots où les finales ‑ic/‑ique marquent une opposition de catégorie grammaticale : à des noms masculins se terminant en ‑ic correspondent généralement des adjectifs, de sens équivalent, dont la finale est ‑ique.
Attention, toutefois, en ce qui concerne le nom public : l’adjectif masculin correspondant se termine par ‑ic, et l’adjectif féminin, par ‑ique.
- Il a reçu son diagnostic. / En ce qui a trait à ce patient, il demeure un doute diagnostique.
- Le pronostic est encourageant. / L’âge du patient peut constituer un facteur pronostique.
- Les analyses ont révélé la présence de traces d’arsenic dans l’eau du puits. / La solution contenait de l’acide arsenique.
- Un laïc et une laïque ont pris la parole devant l’assemblée. / Enseignement laïque et école laïque vont de pair.
- Le public s’est montré très intéressé. / Les problèmes de santé publique sont du domaine public.
Emprunts à la langue anglaise
Dans certains cas, les formes en ‑ic sont des emprunts à la langue anglaise. Souvent, les formes en ‑ique correspondantes en français ont un certain lien de sens avec les formes empruntées puisque celles-ci l’ont été au français.
- Il s’agit d’un nouveau plastique biodégradable. / Le plastic est un explosif.
- Le sol est constitué surtout de roches basiques. / Il ne programme qu’en langage basic.
- C’est une lotion tonique et astringente. / En apéro, il prend souvent du porto blanc avec un doigt de tonic.
Évolution de mots différents vers l’homophonie
Le français étant riche en homophonesMot dont la prononciation est identique à celle d’un ou plusieurs autres mots, mais dont le sens est différent., on trouve aussi des mots dont la finale en ‑ic ou en ‑ique ne s’explique ni par une origine commune, ni par une relation de sens. Leur forme identique à l’oral n’est que le résultat de l’évolution de mots différents.
- Les pics de température sont à surveiller. / Il n’a pas joué son as de pique.
- Malgré ses manières, c’est une chic femme. / Il mâchait sa chique en silence.
- Paul ne sait pas se servir d’un cric. / Son voilier est amarré dans une petite crique.