Pourvoir et ses compléments
Selon le sens qu’on lui donne, le verbe pourvoir sera suivi d’un complément direct (introduit sans préposition) ou d’un complément indirect introduit par les prépositions à ou de.
Pourvoir au sens de « fournir ce qui est nécessaire pour »
Lorsqu’il signifie « fournir ce qui est nécessaire pour », le verbe pourvoir est immédiatement suivi de la préposition à.
- Aline a dû pourvoir aux besoins de son conjoint et de ses enfants pendant quelques mois.
- Jocelyn pourvoit à la subsistance de sa tante, qui s’est blessée au travail.
- La compagnie pourvoira aux dépenses des employés.
- C’était cette entreprise qui pourvoyait à l’entretien de nos locaux.
Pourvoir au sens de « munir quelque chose (ou quelqu’un) de quelque chose »
Pourvoir peut aussi signifier « munir quelque chose (ou quelqu’un) de quelque chose »; le complément indirectMot ou groupe de mots souvent lié au verbe par une préposition et dont la fonction est d’en compléter le sens. Par exemple : il va au Japon.
Appelé complément d’objet indirect en grammaire traditionnelle. est alors introduit par la préposition de et non par la préposition en.
- Mon père m’a pourvu des outils nécessaires à la réalisation de ces travaux. (et non : mon père m’a pourvu en outils)
- Mon ami Denis a pourvu ma bibliothèque de ses livres les plus intéressants.
- Nous comptons pourvoir cette pièce de nouveaux meubles cette année.
- La directrice a pourvu Marcelle de l’autorité nécessaire pour mener à terme ce projet.
Ce verbe s’emploie avec le même sens à la forme pronominale.
- Avant de partir en expédition, nous nous sommes pourvus de l’équipement adéquat.
Pourvoir au sens d’« affecter une personne à un poste »
Lorsqu’on parle d’un emploi ou d’un poste, le verbe pourvoir peut être suivi soit d’un complément directMot ou groupe de mots lié au verbe sans l’intermédiaire d’une préposition et dont la fonction est de le compléter sur les plans du sens et de la syntaxe. Par exemple : elle mange une pomme.
Appelé complément d’objet direct en grammaire traditionnelle., soit d’un complément indirect introduit par la préposition à. Ces deux constructions sont correctes.
- L’entreprise souhaite pourvoir à un emploi de recherchiste.
- Il y a encore quelques postes à pourvoir dans notre service.
Il est cependant déconseillé d’employer le verbe combler plutôt que pourvoir dans ce contexte, l’emploi du verbe combler dans ce sens étant critiqué.
- Nous avons enfin pourvu le poste de réviseuse. (et non : Nous avons enfin comblé le poste de réviseuse.)