Prononciation de arguer
Le verbe arguer signifie notamment « argumenter », « conclure » ou « prétexter ». Il se prononce [aʀgɥe] (ar-gu-é), le u se faisant entendre, mais certains dictionnaires relèvent également la prononciation [aʀge] (ar-gué). L’hésitation sur sa prononciation et son orthographe pourrait s’expliquer, en partie, par le fait que ce verbe est très peu fréquent dans la langue courante.
La prononciation [aʀgɥe] (ar-gu-é)
Le u du verbe arguer (et de toutes ses formes conjuguées) se prononce généralement comme celui de atténuer : [aʀgɥe]ar-gu-é. Ainsi, on dira :
- j’argue [aʀgy] (ar-gu)
- nous arguons [aʀgɥɔ̃] (ar-gu‑on)
- nous arguions [aʀgɥijɔ̃] (ar-gu‑i-on)
- on a argué [aʀgɥe] (ar-gu-é)
- arguant [aʀgɥã] (ar-gu-an)
La prononciation [aʀge] (ar-gué)
La prononciation [aʀgɥe] est concurrencée par celle, plus spontanée, de [aʀge]ar-gué, comme dans larguer. Cependant, cette dernière n’est enregistrée que dans quelques dictionnaires.
Arguer : avec ou sans tréma?
Pour appuyer la prononciation [aʀgɥe] (ar-gu-é), les rectifications de l’orthographe proposent d’écrire argüer avec un tréma sur le u, dans toutes les formes conjuguées (j’argüe, nous argüons, ils argüaient, argüé, argüant, etc.). Cette orthographe n’est pas tout à fait nouvelle et bien des observateurs de la langue l’avaient déjà souhaitée. Littré, à la fin du XIXe siècle, était de ceux-là. L’Académie française l’avait permise en 1975, mais était revenue sur sa décision en 1987. De nouveau, elle a été proposée dans les rectifications de l’orthographe de 1990. Cette graphie est attestée dans la plupart des ouvrages de référence.
Par ailleurs, certaines formes du verbe avec tréma sur le e muet ou le i (mais pas sur le u) figuraient auparavant dans quelques ouvrages. Ainsi, on écrivait : j’arguë, mais nous arguons, vous arguez; j’arguais, mais nous arguïons. Cela dit, les dictionnaires usuels ne font plus mention de cette graphie, ce qui confirme qu’elle est aujourd’hui inusitée.