Prononciation de bœuf, de œuf et de os
La consonne finale des mots bœuf, œuf et os est prononcée au singulier, mais ne l’est généralement pas au pluriel. Cela vient d’une tendance issue de l’ancien français qui consistait à ne pas prononcer la consonne finale avant le s du pluriel.
Prononciation de bœuf, œuf et os, au singulier et au pluriel
Ainsi, au singulier, bœuf et œuf se prononcent bœf et œf, comme le chiffre neuf, et os se prononce ɔs, comme dans le mot brosse. Au pluriel, toutefois, on ne prononce pas la consonne finale. On dit plutôt, en fermant la voyelle, bø pour bœufs et ø pour œufs, les deux mots rimant alors avec feu. De même, os au pluriel se prononce o comme le mot eau.
- J’ai vu un bœuf hier. ʒevyœ̃bœf et non [ʒevyœ̃bø] (jé-vu-un-beu)
- Selon ce spécialiste, elle a les os fragiles. lezofʀaʒil et non [lezosfʀaʒil] (lé-zos-fra-gil)
Au Québec et dans certaines régions de France, toutefois, il arrive encore que l’on prononce [bø] et [ø] au singulier ou [bœf], [œf] et [ɔs] au pluriel.
Quelle est l’origine de ces prononciations?
En ancien français, on avait tendance à ne pas prononcer la consonne finale d’un mot lorsqu’elle était suivie du s du pluriel. Ce phénomène serait à l’origine d’une hésitation, à partir du XVIe siècle, quant à la prononciation des mots bœuf, œuf et os, et ce, même au singulier, l’une ou l’autre des prononciations étant utilisées indifféremment. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la distinction entre le singulier et le pluriel s’est fixée comme on la connaît aujourd’hui.
Quelques exceptions dans des expressions figées
Bien que la règle soit maintenant établie, l’hésitation demeure courante. Certaines locutions figées ont gardé une prononciation ancienne, comme bœuf gras, qu’on prononce [bøgʀɑ] (beu-gra), paquet d’os, qu’on prononce [pakɛdɔs] (pa-kè‑dos), et en chair et en os, qu’on prononce [ãʃɛʀeãnɔs] (an-chè-ré-an-nos). Ces prononciations sont généralement jugées populaires.