Emploi déconseillé de l’emprunt honorable
Le titre d’honorable est parfois donné abusivement aux ministres, aux députés et aux juges, et de très honorable au gouverneur général et au premier ministre. Au Québec, seul le lieutenant-gouverneur ou la lieutenante-gouverneure peuvent porter ce titre.
Emploi déconseillé du titre honorable au Québec
C’est sous l’influence de l’anglais honourable (lui-même emprunté à l’ancien français honorable) qu’on donne parfois, au Québec, le titre d’honorable aux ministres, aux députés et aux juges, et de très honorable au gouverneur général et au premier ministre.
Cet usage hérité de la tradition britannique est peu à peu disparu du vocabulaire parlementaire et des usages protocolaires québécois depuis 1968, année où l’Assemblée nationale a été instituée. Il n’a plus cours aujourd’hui, pas plus pour les ministres, députés et juges québécois que pour les dignitaires des autres provinces et du Canada; on emploie plutôt monsieur ou madame devant le nom des parlementaires.
- L’allocution a été prononcée par M. Antoine Giroux, ministre de l’Éducation. (et non : par l’honorable Antoine Giroux)
- Madame Pierrette Royer, députée de Champlain, vous recevra dans un moment. (et non : L’honorable Pierrette Royer)
Emploi acceptable du titre honorable au Québec
L’usage du titre honorable se maintient pour le lieutenant-gouverneur ou la lieutenante-gouverneure, conformément au protocole canadien, selon lequel très honorable et honorable sont employés comme titres honorifiques devant le nom de personnes occupant certaines fonctions officielles. Dans ce cas, notons que ces titres s’écrivent avec une minuscule et qu’ils sont suivis des prénom et nom de la personne.
- L’honorable Louis Therrien, lieutenant-gouverneur du Québec, présidera la cérémonie.
Sens de l’adjectif honorable en français
En français, l’adjectif honorable qualifie une personne respectable, qui mérite d’être estimée. En parlant d’une action, d’un sentiment, honorable signifie « qui fait honneur, qui est digne de considération, de respect ». On utilise aussi ce mot, dans un sens moins fort, pour qualifier ce qui atteint un degré convenable, suffisant, passable.
- Voilà un homme bien honorable que celui qui s’est porté à votre secours.
- C’est pour un motif honorable qu’elle remet sa démission.
- Les résultats sont honorables, compte tenu du peu de moyens dont nous disposions.