Les adverbes ci-haut, ci-bas : mise au point
Les adverbes composés ci-haut et ci-bas, parfois considérés à tort comme des impropriétés, peuvent être utilisés sans problème.
Ci-haut et ci-bas sont parfois employés pour renvoyer à un passage, à une note, à une illustration, à un graphique, etc., qui précède (ci-haut) ou qui suit (ci-bas) ces adverbes composésAdverbe constitué de plusieurs mots joints par soudure (entretemps) ou par juxtaposition (tout de suite, ci-dessus), dont la principale fonction est de modifier, de préciser ou de compléter le sens d’un autre mot ou d’une phrase.
Appelé locution adverbiale en grammaire traditionnelle. dans une page, un document ou encore un site. L’absence de ceux-ci dans la plupart des dictionnaires a conduit des observateurs de la langue au Québec à les condamner en tant qu’impropriétés. Un réexamen de leur usage permet toutefois de les considérer comme tout à fait acceptables. Ces formes sont simplement plus rares ailleurs dans la francophonie, ce qui explique sans doute que certains dictionnaires européens ne les consignent pas.
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Certains et certaines pourraient toutefois souhaiter se conformer à l’usage le plus généralement admis. Il est alors préférable de recourir à des indications comme ci-dessus ou ci-dessous, plus haut ou plus bas, supra ou infra, susmentionné, qui précède, précédemment, précité, ci-après ou encore plus loin dans le texte.
Tour d’horizon dans l’usage
Historiquement, la multiplicité des locutions construites sur ce même modèle de ci-… peut expliquer que toutes n’aient pas été relevées par les lexicographes. Ainsi, au Canada français, on trouve ci-haut et ci-bas attestés dans les écrits d’un notaire venu du Poitou dès 1700 (voir G. Offroy, dans Travaux de linguistique québécoise, tome I, 1975), d’où l’on peut supposer que ces locutions étaient en usage en France à cette même époque. D’ailleurs, ci-bas « au bas de la page » est encore relevé (sans marque) par le Trésor de la langue française, alors que Grevisse dans son Bon usage le considère comme sorti de l’usage en donnant deux attestationsPassage d’un texte pris en exemple pour faire la preuve de l’utilisation d’un mot ou d’un groupe de mots à un moment donné, dans un lieu donné. du XIXe siècle.
Un relevé des attestations dans la presse et dans des sites gouvernementaux européens montre pourtant que ci-haut et ci-bas sont toujours usités, certainement moins qu’au Québec, mais dans des contextes tout à fait comparables : lire ci-haut ou ci-bas, voir l’infographie ci-bas, le graphique ci-haut, voir l’article ci-bas, lire le texte ci-haut, voir photo ci-bas, dans un article ci-haut mentionné, les actions citées ci-haut, l’information rapportée dans le tableau ci-haut, voir les détails ci-haut, à l’adresse précisée ci-bas, etc.
- « Pour repérer un document, les éléments ci-haut cités entrent en ligne de compte. » (Archives de France)
- « Ils [les taux hypothécaires] ont atteint aujourd’hui des niveaux historiquement bas (voir le graphique ci-haut). » (La Tribune de Genève, quotidien suisse, 2015)
- « Le tableau dépeint ci-haut paraît si sombre qu’on serait tenté de croire que tout serait irrémédiablement perdu. » (L’Express, site Web français, 2014)
- « Par la suite, la ligne [de transport] serait valorisée avec l’ouverture des arrêts RER cités ci-haut. » (Le Soir, quotidien belge, 2015)
- « Lors de sa construction dans les années 1960 (lire aussi l’encadré ci-bas), le Muséum de Genève a été recouvert de plaques de marbre. » (La Tribune de Genève, quotidien suisse, 2011)
- « Sur la photo ci-haut, portant fièrement une reproduction du fameux chèque, on peut reconnaître… » (Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 2003)
- « Consultez ci-bas nos tableaux et carte des résultats. » (Cyberpresse, 2007)