Le pléonasme panacée universelle
Panacée universelle constitue un pléonasme qu’il convient de remplacer par diverses formulations moins redondantes, surtout dans la langue soignée.
L’expression panacée universelle est considérée comme pléonastique. En effet, le nom panacée signifie « remède universel, agissant sur toutes les maladies » et l’adjectif universel signifie « qui s’étend, s’applique à la totalité des objets (personnes ou choses) que l’on considère ». Il y a donc redondance puisque l’idée d’universalité est présente deux fois. Chacun des deux mots concerne l’ensemble, la totalité des êtres et des choses.
- Plusieurs souhaiteraient faire du végétarisme la panacée. (plutôt que : la panacée universelle)
- L’acétaminophène est une bonne chose; ce n’est pourtant pas le remède universel. (plutôt que : la panacée universelle)
- Elle prétend détenir la panacée contre les problèmes de société. (plutôt que : la panacée universelle)
L’origine des mots panacée et universel
En français, le mot panacée vient du mot latin panacea, qui a lui-même été emprunté au grec panakeia, de pan « tout » et akos « remède ». À l’origine, le nom grec panakeia désignait une plante imaginaire servant de remède universel, personnifiée par la fille d’Asclépios, le dieu grec de la santé et de la médecine. On notera que le mot panacée est féminin et qu’il s’écrit avec un e.
L’emploi figuré du mot panacée avec le sens de « ce que l’on croit capable de guérir tous les maux, de répondre à tous les besoins, de résoudre tous les problèmes » est également bien attesté.
- L’automatisation n’est pas une panacée; pour être vraiment heureux, l’homme doit redéfinir son rapport au travail.
Le mot universel vient quant à lui du latin classique universus « tout entier ».
Des emplois parfois acceptés
L’expression pléonastique panacée universelle vient sans doute du fait que le sens étymologique du terme panacée s’est perdu au fil du temps et que l’usage n’a finalement retenu que le sens de « remède ». Voilà pourquoi on trouve aussi dans l’usage des tournures telles que la panacée de tous les maux, une panacée qui guérit tout ou, même, la panacée universelle pour tous les maux. Certains grammairiens ne condamnent pas ces expressions pléonastiques parce qu’ils reconnaissent la restriction de sensFait de donner à un mot un sens nouveau, plus précis que son sens d’origine. Par exemple, l’adjectif bronzé, « qui a la couleur du bronze », a acquis le sens plus précis de « qui a la peau hâlée ». que le mot a connue. Cependant, il faut savoir que l’expression demeure condamnée dans une grande majorité d’ouvrages et qu’il convient d’éviter le pléonasme, en particulier dans les textes soutenus.