Le pléonasme s’esclaffer de rire
S’esclaffer de rire constitue un pléonasme qu’il convient de remplacer par diverses formulations moins redondantes.
L’expression s’esclaffer de rire est considérée comme pléonastique. En effet, le verbe pronominal s’esclaffer signifie « éclater de rire ». Il y a donc redondance puisque l’idée du rire est présente deux fois dans s’esclaffer de rire.
- Le spectacle de cet humoriste est une vraie réussite : la salle s’est esclaffée du début à la fin. (plutôt que : la salle s’est esclaffée de rire)
- Les fillettes se sont esclaffées dès qu’elles ont vu les clowns entrer en scène. (plutôt que : Les fillettes se sont esclaffées de rire)
- Les comédies de Molière ne vieillissent pas; depuis plus de 300 ans, le public éclate de rire à chaque représentation. (plutôt que : le public s’esclaffe de rire)
L’origine du verbe s’esclaffer
Le verbe s’esclaffer (qui s’écrit avec deux f) vient du provençal esclafa « éclater », qui est lui-même dérivé de clafa « frapper bruyamment ». À l’origine, le verbe s’esclaffer avait le sens général d’« éclater ». L’expression s’esclaffer de rire, qu’on trouve chez Rabelais dès 1534, marque ainsi une spécialisation de sens qui est demeurée dans l’usage jusqu’à nos jours, mais qui est maintenant perçue comme redondante puisque le verbe s’esclaffer n’a plus guère d’autre sens que celui d’« éclater de rire ».
L’accord du participe passé esclaffé
Notons que le verbe s’esclaffer n’existe qu’à la forme pronominale. Comme tous les verbes essentiellement pronominauxVerbe qui est toujours précédé d’un pronom, comme me, te, se, nous et vous, de la même personne que le sujet. Par exemple : se souvenir, s’absenter., il voit toujours son participe passé s’accorder en genre et en nombre avec le sujet du verbe. Exemples : Elles se sont esclaffées; ils se sont esclaffés; nous nous sommes esclaffés.