Mode verbal après si
Bien que le verbe ne puisse être employé au conditionnel lorsque si exprime une condition, tant le conditionnel que le futur sont admis dans le cas où si véhicule une idée de concession. Le conditionnel est aussi correct lorsque si introduit une interrogation indirecte. Le recours au subjonctif ou à l’indicatif est par ailleurs admis dans les propositions coordonnées (si… et que…).
Si + proposition exprimant une condition
Dans une proposition introduite par si qui exprime une condition, le verbe n’est jamais au conditionnel.
- Ils assisteront au colloque s’ils le peuvent. (présent de l’indicatif)
- Ils assisteraient au colloque s’ils le pouvaient. (imparfait de l’indicatif)
- Si vous acceptiez, nous en serions ravis. (imparfait de l’indicatif)
- Si elles avaient accepté, nous en aurions été ravis. (plus-que-parfait de l’indicatif)
Toutefois, il n’est pas toujours exact de répéter que « les scies (si) n’aiment pas les raies (‑rais) ». Dans certains contextes, le conditionnel après si est possible.
Si + proposition exprimant une concession
Dans une proposition introduite par si qui exprime non pas une condition, mais une concession, le verbe peut être au conditionnel ou au futur. Il pourra donc se terminer par ‑rai, ‑ra, ‑ront, ‑rais, ‑raient, etc. On peut analyser ce genre de construction appartenant à un registre de langue très soutenu comme une ellipse de s’[il est vrai que], s’[il faut admettre que], si [on estime que].
- Si cela semblera toujours incroyable à plusieurs, il n’en reste pas moins que c’est la pure vérité. (c’est-à-dire : s’il est vrai que cela semblera toujours incroyable…)
- Si le texte dans son entier serait trop long, on pourrait tout de même en retenir une partie. (c’est-à-dire : s’il faut admettre que le texte dans son entier serait trop long…)
Si + proposition interrogative indirecte
Le conditionnel est également correct après si lorsque cette conjonctionMot ou groupe de mots invariable qui sert uniquement de lien logique entre des mots ou des phrases. Par exemple : mais, ou, car, parce que, sauf que, bien que. introduit une interrogation indirecte.
- Nous aimerions savoir si vous seriez disposé à entrer en fonction le mois prochain. (équivaut à : Nous aimerions savoir : Seriez-vous disposé à...)
- On ne saura jamais s’ils auraient pu gagner. (équivaut à : On ne saura jamais : Auraient-ils pu gagner?)
- Je lui ai demandé si elle voudrait me remplacer. (ou, à l’imparfait de l’indicatif, mais avec une nuance de sens : si elle voulait me remplacer)
Si… et que : mode dans les propositions coordonnées
Par ailleurs, lorsqu’on emploie les locutions si… et que pour éviter la répétition de deux si en tête de deux propositions coordonnées, que est généralement suivi du subjonctifMode permettant d’exprimer une action ou un état qu’on se représente comme une possibilité ou comme un fait incertain. Par exemple, le verbe dire dans Je doute qu’il dise la vérité est au subjonctif., mais le mode indicatifMode permettant d’exprimer et de situer dans le temps une action ou un état qu’on se représente comme une réalité ou comme une certitude. Le présent, l’imparfait, le futur simple et le passé composé, notamment, sont des temps grammaticaux de l’indicatif. est admis.
- Si vous déposez une plainte par écrit et que vous ne receviez (ou : recevez) pas d’accusé de réception dans les dix jours… (équivaut à : Si vous déposez une plainte par écrit et si vous ne recevez pas d’accusé de réception…)
- Si vous recevez un appareil défectueux et que vous ne le signaliez (ou : signalez) pas immédiatement…(équivaut à : Si vous recevez un appareil défectueux et si vous ne le signalez pas immédiatement.)