L’automne et ses secrets
Si l’automne offre une nature bigarrée et des récoltes, il apporte aussi son lot de bourrasques, de feuilles mortes, de mélancolie et d’obscurité. Le nom automne a lui aussi certains côtés obscurs. Pourquoi automne s’écrit-il ainsi, la suite ‑mn- étant plutôt rare en français? Comment a évolué sa prononciation? Pourquoi hésite-t-on souvent sur son genre? Et que dire de l’adjectif automnal? Éclaircissons donc toutes ces questions.
La graphie et la prononciation du nom automne
Le nom automne, qui découle du mot latin autumnus, a connu plusieurs graphies avant de prendre sa forme actuelle : auton, autom, autonne, autompne, pour ne donner que les principales.
Si la graphie moderne de automne est restée relativement proche de son étymologie latine, il n’en va pas de même de sa prononciation : le m, toujours présent à l’écrit, ne se prononce plus, le n qui suit l’ayant complètement assimilé.
Le genre grammatical
Le genre du nom fait aussi hésiter. De genre masculin en latin et consigné comme tel dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694), le nom automne s’est vu attribuer le genre féminin en plus du genre masculin, et ce, jusqu’à ce que, dans la 8e édition du Dictionnaire de l’Académie (1932), on lui donne uniquement le genre masculin, comme c’est le cas pour les trois autres noms de saison.
L’adjectif automnal
L’adjectif relatif à l’automne, automnal, pose lui aussi une question intéressante : doit-on le prononcer o-to‑nal ou o-tom-nal? Là encore, c’est une longue histoire. Les dictionnaires portant sur le français ancien et classique ne donnent qu’une seule prononciation : o-tom-nal. Il faut attendre la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française pour que la prononciation o-to-nal apparaisse. Et c’est cette prononciation, sans le m, qui figure maintenant dans les dictionnaires usuels.
Rappelons enfin que automnal s’emploie aussi au pluriel : des pluies automnales, des vents automnaux.