Le calembour
Le calembour est un jeu de mots qui consiste à employer un mot dont la forme peut évoquer deux sens. L’effet comique qu’il provoque généralement résulte de la double interprétation que l’on peut donner à l’énoncé.
Souvent, le calembour exploite l’homophonie, c’est-à-dire le fait que deux mots soient identiques à l’oral mais différents à l’écrit. Le calembour consiste alors à écrire la forme qui ne convient pas dans le contexte.
- Tous les matins, je me lève de bonheur. (Jacques Prévert) (plutôt que : de bonne heure)
- Entre deux mots, il faut choisir le moindre. (Paul Valéry) (plutôt que : entre deux maux)
Parfois, le calembour repose sur la polysémie d’un mot, c’est-à-dire sur ses différents sens.
- Le garçon de café : — C’est pour qui la bière?
Le client : — C’est pour la mort! (Le mot bière signifie aussi « cercueil ».) - J’suis dans un état proch’ de l’Ohio… (Serge Gainsbourg)
Le calembour est également possible par l’emploi d’un paronyme, c’est-à-dire d’un mot ayant une prononciation voisine, mais un sens différent.
- Bière qui coule n’amasse pas mousse. (Victor Hugo)
- Le progrès : trop robot pour être vrai. (Jacques Prévert)
Enfin, certains calembouristes (les faiseuses et faiseurs de calembours) s’amusent à créer eux-mêmes des mots. Ils ajoutent, remplacent ou suppriment un son dans un mot afin d’en évoquer un autre. On a alors affaire à une sorte de mot hybride.
- C’est vraiment la francacophonie. (Marc Favreau)