Genre du nom délice
Peu importe le nombre, le nom délice s’utilise au masculin dans la langue courante, mais il peut être féminin pluriel dans la langue littéraire, et l’un ou l’autre dans certaines expressions.
Délice au masculin
Au masculin, le nom délice signifie « plaisir intense » ou, en parlant de cuisine, « régal », et ce, peu importe le nombre.
- Ce repas sept services sera un délice gastronomique inimitable.
- Quel délice d’habiter à la campagne!
- Ces courtes pièces instrumentales sont de purs délices pour mes oreilles.
- Sa pêche à la truite a fait les délices gourmands de toute la famille.
Délice au féminin pluriel
Au féminin pluriel, délice reste vivant dans la langue soutenue ou littéraire, au sens plus particulier de « plaisir exaltant ou qui enivre ». Mais quand le singulier côtoie le pluriel, on met au masculin le nom délice et les autres mots dont il commande l’accord.
- Il se remémora avec mélancolie les délices ardentes de ses premières amours. (langue soutenue)
- Elle savourait les infinies délices de la méditation. (langue soutenue)
- Cette jeune moniale éprouve le plus grand des cruels délices du monastère. (et non : la plus grande des cruelles délices)
Délice dans certaines expressions
Notons que, dans les expressions avec délices et lieu de délices, délice peut s’écrire au singulier ou au pluriel.
- Marc s’était plongé avec délice dans la lecture de ce roman. (ou : avec délices)
- Cette chocolaterie est un lieu de délice pour les amateurs de truffes. (ou : lieu de délices)
Délice : les règles traditionnelle et moderne
Selon la règle traditionnelle, le nom délice est masculin au singulier et féminin au pluriel, mais l’usage moderne veut qu’il en soit autrement. Jusqu’au XVIe siècle, le nom délice avait les deux genres. Les grammairiens classiques ont alors cherché à régler le français sur le latin, qui comportait un nom singulier neutre, delicium, et un nom féminin pluriel, deliciae. L’usage a cependant eu raison de cette règle, et le masculin pluriel est aujourd’hui encore présent dans la langue courante. Il n’y a par ailleurs aucune raison de le condamner.