L’adverbe par contre
L’adverbe composé par contre, qui a jadis été critiqué, est aujourd’hui considéré comme tout à fait correct. Cette locution est employée pour introduire une phrase présentant un avantage ou un inconvénient par rapport à une autre phrase.
Aujourd’hui, l’adverbe composéAdverbe constitué de plusieurs mots joints par soudure (entretemps) ou par juxtaposition (tout de suite, ci-dessus), dont la principale fonction est de modifier, de préciser ou de compléter le sens d’un autre mot ou d’une phrase.
Appelé locution adverbiale en grammaire traditionnelle. par contre est tout à fait correct, et ce, même si quelques grammairiens continuent de le critiquer. Il marque une opposition entre deux énoncés et peut introduire tant une phrase présentant un avantage qu’une phrase présentant un inconvénient.
- Tu as généralement raison; par contre, cette fois, tu as tort.
- Ce service, gratuit jusqu’à récemment, est maintenant payant. Par contre, le tarif est vraiment minime.
- Si ces petits malentendus surviennent relativement souvent, ils sont par contre sans grande conséquence.
Au besoin, on peut remplacer par contre par une autre locution, comme en revanche, en compensation, au contraire, du moins ou à l’opposé.
- Mon père a perdu quelques centaines de dollars dans cette affaire; sa partenaire, en revanche, n’a pas perdu un sou. (ou : sa partenaire, par contre, n’a pas perdu un sou)
Il est cependant déconseillé d’employer une locution introduisant un avantage devant une proposition exprimant un inconvénient. Dans ce contexte, il vaut mieux employer par contre.
- Ma belle-sœur s’est sortie de cette mésaventure indemne; son conjoint, par contre, a été passablement ébranlé. (et non : son conjoint, en compensation, a été passablement ébranlé)
L’histoire de la locution par contre
Attestée dès le XVIe siècle, la locution par contre a été critiquée par Voltaire, qui affirmait qu’elle appartenait au style commercial. Cette observation a été reprise dans divers dictionnaires, notamment dans le Dictionnaire de la langue française d’Émile Littré et dans le Dictionnaire de l’Académie française. De nombreux grammairiens et linguistes se sont donc mis à recommander d’éviter d’employer par contre et de la remplacer par en revanche ou en compensation.
De nombreux écrivains réputés pour la qualité de leur langue ont tout de même utilisé cette locution, malgré les mises en garde des grammairiens. Quelques écrivains se sont même portés à la défense de par contre, dont André Gide, qui a expliqué, à l’aide d’exemples convaincants, que les locutions en revanche et en compensation ne peuvent la remplacer dans tous les contextes.
En effet, par contre marque une simple opposition entre deux énoncés, alors que en revanche et en compensation, en plus de marquer l’opposition, introduisent normalement un énoncé présentant un avantage. On peut donc difficilement utiliser ces locutions devant une proposition exprimant un désavantage ou un inconvénient.