Orthographe de à califourchon et à tâtons
Il existe en français quelques adverbes composés, de formation très ancienne, construits à partir d’une base verbale ou nominale suivie du suffixe ‑on(s) et précédés de la préposition à, comme à tâtons ou à califourchon.
Plusieurs de ces adverbes ainsi formés sont devenus plus rares ou sont tombés dans l’oubli : à croupeton(s) « accroupi », à bouchon(s), qui est devenu à boucheton « bouche, visage contre terre », à genouillons « à genoux », à chevauchons « à cheval », à ventrillons « à plat ventre ».
Certains de ceux-ci sont toutefois encore d’usage courant, notamment à tâtons, à califourchon et à reculons.
- Marchez à tâtons dans le noir.
- Le vieil homme cherchait à tâtons ses lunettes sur la table de chevet.
- Le jeune était assis à califourchon sur sa chaise.
- Les enfants aiment grimper aux arbres et se tenir à califourchon sur une branche.
- Pour ne rien perdre de la scène, les curieux se déplaçaient à reculons.
Notons l’hésitation entre le pluriel et le singulier : à tâtons mais à califourchon. Ce flottement s’est produit pour tous les adverbes composésAdverbe constitué de plusieurs mots joints par soudure (entretemps) ou par juxtaposition (tout de suite, ci-dessus), dont la principale fonction est de modifier, de préciser ou de compléter le sens d’un autre mot ou d’une phrase.
Appelé locution adverbiale en grammaire traditionnelle. ainsi formés dans l’ancienne langue, mais, à partir du XVIIe siècle, il semble que les adverbes décrivant des mouvements répétés (à tâtons, à reculons) auront davantage tendance à être orthographiés avec le s du pluriel, tandis que ceux décrivant un état, une posture (à califourchon) le seront plutôt sans s.