Abréger et le barbarisme abrévier
Le verbe abrévier a déjà été en usage, mais son emploi de nos jours à la place de abréger est maintenant considéré comme un barbarismeFaute qui consiste à déformer un mot ou à confondre deux mots qui se ressemblent. Par exemple, chevals pour chevaux ou aréoport pour aéroport..
Le mot abréger vient du bas latin abbreviare, de brevis (« bref »). Il signifie en général « écourter », « diminuer la longueur d’un texte, d’un discours » ou « supprimer une partie des lettres d’un mot ». L’emploi de abrévier pour abréger peut s’expliquer par une analogieCréation ou modification d’une forme linguistique à partir d’un modèle existant qui lui ressemble ou est proche de sens. Par exemple, la forme fautive faisez, associée au verbe faire, est le résultat d’une analogie avec la deuxième personne du pluriel de verbes du troisième groupe comme taire (taisez) ou plaire (plaisez). avec le mot abréviation, issu du bas latin abbreviatio et signifiant « texte abrégé ».
- J’ai plusieurs courses à faire, je dois donc abréger ma visite. (et non : abrévier)
- L’auditoire était impatient, et le présentateur a dû abréger son discours. (et non : abrévier)
- Le mot boulevard s’abrège en boul. C’est l’abréviation courante. (et non : s’abrévie)
Abrévier, en usage… plusieurs siècles
En fait, le verbe abrévier, dérivé lui aussi du latin abbreviare, a déjà été en usage. La forme abréger apparaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : apparait. en France au XIIe siècle, sous la forme populaire abreger, et concurrence la forme savante abrévier. À partir du XVIe siècle, abrévier perd peu à peu du terrain au profit d’abréger. La forme abrévier semble avoir été relevée pour la dernière fois dans le premier tiers du XIXe siècle, accompagnée d’une remarque précisant qu’elle est peu usitée.