Comment traduire underdog en français?
Le terme anglais underdog est apparu aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Il désignait en premier lieu le perdant d’un combat de chiens, ou encore celui qu’on donnait perdant d’avance. Il en est venu, par métaphore, à désigner des personnes qui se trouvent dans une situation socioéconomique difficile ou qui subissent une forme de mépris ou de soumission. Pour rendre cette idée, selon la situation dont il est question, on peut parler de laissés-pour-compte ou de personnes en marge de la société, voire d’opprimés ou de citoyens de seconde zone.
Le sens du terme a connu par la suite une certaine évolution, vraisemblablement sous l’influence des histoires (réelles ou fictives) dans lesquelles des personnes parvenaient à gagner alors que leurs chances semblaient minimes au départ. L’histoire de David contre Goliath en est un bon exemple. Le terme a ainsi commencé à être employé pour désigner une personne qui suscite la compassion ou à laquelle on s'identifie, parce qu’elle semble désavantagée par rapport aux autres ou parce qu’elle a été sous-évaluée par ses adversaires.
Cette métaphore est couramment employée dans les domaines du sport et de la politique, notamment, pour référer à une personne ou à un groupe qui a peu de chances de l’emporter au départ, mais qui pourrait causer la surprise.
En français, pour parler d’une personne ou d’un groupe qui suscite la bienveillance des gens, en raison d’un effet de compassion, on peut opter pour des formulations telles que la candidate [ou l’équipe] négligée (ou qui fait office de négligée), le candidat méconnu ou encore l’athlète sous-estimé. On peut aussi opter pour des formulations qui valorisent moins la personne ou l’équipe en question, comme le perdant attendu, le joueur non classé ou le parti [ou le candidat] qui est à la traîne dans les sondages.
On peut, enfin, recourir à des périphrases comme la personne qui pourrait causer la surprise, qui pourrait effectuer une remontée, etc.
En France, on utilise fréquemment outsider pour rendre cette idée. Cependant, cet emprunt intégral à l’anglais britannique n’est pas répandu au Québec et ne présente pas d’avantages par rapport aux équivalents français potentiels.