Politique éditoriale de la Vitrine linguistique
Adoption en 2022
Les travaux linguistiques de l’Office québécois de la langue française s’inscrivent dans le contexte de l’aménagement linguistique au Québec. La présente politique oriente l’intégration et la diffusion des contenus dans la Vitrine linguistique, notamment dans le Grand dictionnaire terminologique (GDT) et dans la Banque de dépannage linguistique (BDL).
Selon les articles 159 et 162 de la Charte de la langue française, l’Office québécois de la langue française « définit et conduit la politique québécoise en matière d’officialisation linguistique, de terminologie ainsi que de francisation de l’Administration et des entreprises ». Il peut également « assister et informer l’Administration, les organismes parapublics, les entreprises, les associations diverses et les personnes physiques en ce qui concerne la correction et l’enrichissement de la langue française parlée et écrite au Québec ».
La Vitrine linguistique
La Vitrine linguistique, mise en ligne en 2022, résulte entre autres d’une volonté de faciliter l’interrogation du GDT et de la BDL, et de regrouper toutes les ressources linguistiques de l’Office dans un site unifié.
Le GDT présente des termes (mots de domaines spécialisés) et leurs définitions. Les fiches terminologiques sont généralement bilingues (français et anglais), voire parfois multilingues.
La BDL traite de divers sujets associés à la langue courante qui peuvent être la source de questionnements. Le contenu qu’elle présente porte notamment sur l’orthographe, la grammaire, la syntaxe, le vocabulaire, la typographie, la rédaction et la communication.
Public visé
Le contenu de la Vitrine linguistique est d’abord destiné à la population québécoise. Il s’adresse plus spécifiquement à l’Administration, y compris au milieu de l’éducation et au réseau de la santé, aux entreprises et aux médias, aux spécialistes de la langue comme aux personnes qui apprennent le français, ainsi qu’au grand public. Les outils auxquels la Vitrine donne accès, interrogeables gratuitement en ligne, sont aussi accessibles à l’ensemble des francophones ou francophiles qui veulent utiliser un français juste et approprié à leurs besoins de communication, plus particulièrement à l’écrit.
Production linguistique : orientations
Contribuer à l’élaboration d’une norme de référence du français
Par le contenu qu’il diffuse dans la Vitrine linguistique, l’Office contribue à l’élaboration d’une norme de référence et à l’utilisation d’un français de qualité. Il se prononce ainsi sur l’emploi de termes, de mots ou d’expressions, ainsi que sur divers usages qu’il privilégie ou déconseille.
Dans ses outils, l’Office accorde d’abord de l’importance à la réalité du français au Québec, mais il concourt également à orienter l’usage du français en tant que langue de communication internationale adaptée au monde contemporain.
Prendre en considération la variation linguistique dans son ensemble
Les informations diffusées dans la Vitrine linguistique sont traitées en vertu d’une approche sociolinguistique. La norme de référence sur laquelle sont fondées les interventions de l’Office est le français standard tel qu’il est employé au Québec, soit celui étant composé d’éléments qui :
- sont contemporains, c’est-à-dire qui font partie de l’usage actuel et ne sont pas vieillis ni désuets;
- appartiennent à un niveau de langue neutre ou soutenu, c’est-à-dire qui ne sont pas perçus comme familiers, populaires, vulgaires ni péjoratifs;
- sont conformes au mode de formation des mots du français et à sa syntaxe, et ne constituent pas des impropriétés ni des emprunts jugés abusifs.
Ces emplois peuvent être partagés par l’ensemble des francophones, ou bien être propres à l’usage des locuteurs et des locutrices du français au Québec.
Ainsi, l’Office fait la promotion du français standard dans sa globalité, en tenant compte de la variété des situations de communication et des aires géographiques dans lesquelles il est employé.
Étudier tant l’usage spécialisé que l’usage courant
La Vitrine linguistique s’intéresse autant à l’usage spécialisé, qui est traité essentiellement dans le GDT, qu’à l’usage courant, qui est traité principalement dans la BDL. Ainsi, des mots d’usage courant peuvent parfois être traités dans le GDT, et des mots spécialisés peuvent occasionnellement être étudiés dans la BDL. Cela repose sur une conception actuelle de la langue, fondée sur le fait qu’il n’y a pas opposition, mais plutôt interpénétration entre la langue spécialisée et la langue courante.
Tenir compte des besoins des usagers et des usagères
La Vitrine linguistique est enrichie et renouvelée en continu en fonction des besoins exprimés ou observés, et ce, dans l’objectif de contribuer à la promotion et à la valorisation d’un français de qualité. D’une part, l’Office examine les commentaires qu’il reçoit et il donne suite aux questions linguistiques conformément à sa Déclaration de services aux citoyennes et aux citoyens. D’autre part, il s’appuie sur diverses statistiques d’interrogation et de consultation de ses outils pour repérer des besoins existants ou émergents.
De plus, afin d’offrir un meilleur soutien aux personnes qui apprennent le français, l’Office ajoute des fichiers sonores à certains contenus. Notons que ces fichiers, produits à l’aide d’un logiciel de synthèse vocale, donnent un aperçu de la prononciation possible d’un mot ou d’un groupe de mots. Ils ne constituent cependant pas un jugement sur la meilleure façon de prononcer ou sur les divers accents qui existent dans la francophonie.
Caractéristiques générales des contenus du GDT et de la BDL
Créé dans les années 1970, le GDT (anciennement la Banque de terminologie du Québec) contient des terminologies produites par les spécialistes de la langue de l’Office ainsi que par des partenaires externes. La BDL, depuis sa création en 2002, est enrichie d’articles produits à l’Office.
Les conclusions présentées dans la Vitrine linguistique sont guidées non seulement par cette politique éditoriale, mais également par la Politique de l’officialisation linguistique et la Politique de l’emprunt linguistique de l’Office.
Fiches du GDT
Les termes français sont toujours mis en valeur, peu importe la langue dans laquelle la requête a été effectuée. Les termes sont associés à leurs domaines d’emploi et sont souvent accompagnés d’une définition, de notes ou d’illustrations. Ainsi, on peut trouver dans le GDT les équivalents français de termes anglais ou espagnols, par exemple, ou vérifier le sens d’un terme appartenant au vocabulaire d’un domaine technique ou scientifique.
Fiches produites par l’Office
Les fiches dont l’auteur est l’Office québécois de la langue française comportent des données en français et en anglais qui découlent de l’analyse d’un corpus de textes spécialisés (dictionnaires, monographies, articles scientifiques, etc.). La partie française présente les principaux termes désignant le concept étudié et fournit des explications sur l’usage et la portée de ces termes. La partie anglaise est généralement plus succincte. Elle contient les informations essentielles pour répondre aux questions des usagères et des usagers, c’est-à-dire les termes et, le cas échéant, une ou des notes explicatives.
Le repérage des fiches de l’Office, dans la liste des résultats et dans la fiche même, est facilité par la présence du pictogramme .
De plus, l’Office recourt, dans la partie française des fiches du GDT, à un code de couleurs pour renseigner les usagères et usagers sur l’acceptabilité des termes consignés, soit :
- en vert, les termes privilégiés, c’est-à-dire ceux jugés adéquats pour désigner le concept associé à un domaine spécialisé, conformes au système linguistique du français ou acceptables en vertu des politiques officielles de l’Office;
- en jaune, les termes utilisés dans certains contextes, c’est-à-dire ceux parfois utilisés pour désigner le concept, mais qui peuvent comporter certaines nuances de sens ou relever d’un registre de langue particulier, ou dont l’emploi est réservé à certaines situations de communication;
- en rouge, les termes déconseillés, c’est-à-dire ceux qui sont jugés inadéquats dans tous les contextes, car ils sont considérés comme des anomalies ou des irrégularités sur le plan de la forme ou du sens.
Fiches produites par des partenaires
L’ajout de terminologies produites par des partenaires dans le GDT permet d’enrichir celui-ci dans des domaines ciblés et de diversifier son contenu. Cela permet également de reconnaître l’apport précieux de nombreux partenaires à la promotion et à la valorisation de la langue française. Ces travaux sont encadrés par les orientations relatives à l’intégration de données terminologiques externes dans le Grand dictionnaire terminologique. Les fiches terminologiques, qu’elles traitent de données en français ou en d’autres langues, sont présentées selon un modèle qui diffère de celui des fiches produites à l’Office. La contribution des partenaires est mise en lumière dans le champ Auteur de la fiche.
Articles de la BDL
Les articles de la BDL sont classés en onze grands thèmes, eux-mêmes divisés en sous-thèmes. Ils présentent généralement des explications accompagnées d’exemples. Certains prennent aussi la forme de listes répertoriant, par exemple, des appellations de personnes ou des variantes orthographiques. Le contenu diffusé résulte de recherches faites dans des ouvrages de référence reconnus du Québec et d’ailleurs en francophonie, et d’une analyse approfondie des informations trouvées.
Un code de couleurs est souvent utilisé dans les exemples pour renseigner rapidement les usagers et usagères sur l’acceptabilité d’un mot, d’une expression, d’une construction syntaxique, etc. Le vert indique ce qui est privilégié, et le rouge, ce qui est déconseillé. Le gras, quant à lui, met en relief ce qui peut être utilisé dans certains contextes, par exemple un emploi accepté en contexte familier.
Enfin, des informations encyclopédiques ou historiques sont parfois ajoutées aux explications pour satisfaire la curiosité du lectorat.