La personnification
La personnification est une figure de style qui consiste à attribuer des traits, des sentiments ou des comportements humains à une réalité non humaine, soit un animal, une chose inanimée (objet, réalité géographique, etc.) ou une abstraction (idée, sentiment, phénomène, etc.). En rendant « humains » des objets et des réalités abstraites, la personnification les rapproche des lecteurs et lectrices. Elle évoque également des images inhabituelles, irrationnelles, fantastiques.
Le procédé
La personnification peut impliquer un comparé inanimé et un comparant animé, exprimé par un nom, un adjectif, un verbe, etc. Il arrive parfois que l’objet personnifié (le comparé) soit marqué par une majuscule initiale, surtout lorsqu’il s’agit d’une abstraction.
- Les arbres font le gros dos sous la pluie. (J. Renard)
- Le crépuscule ami s’endort dans la vallée. (Vigny)
- L’enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres. (Rousseau)
- Nous vivons dans l’attente de ce que Demain apportera. (France)
- Un soir j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai insultée. (Rimbaud)
La personnification peut également mettre en scène des animaux, soit comme comparés, lorsqu’on leur attribue des traits spécifiques à l’espèce humaine, soit comme comparants, si l’on met en valeur une de leurs caractéristiques.
L’animal est le comparé
- La vache qui rit. (Fromageries Bel)
L’animal est le comparant
- L’ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l’ombre. (Flaubert)
L’allégorie, une forme de personnification
Lorsque la personnification présente une abstraction sous les traits d’un personnage, souvent en l’encadrant dans un récit, elle peut également être appelée allégorie. C’est la nature des comparés qui distingue ces deux figures : pour créer une allégorie, il faut obligatoirement que le comparé soit de nature abstraite.
- Alors le chevalier Malheur s’est rapproché, / Il a mis pied à terre et sa main m’a touché. (Verlaine)