toueur à câble

Note :

Sur les fleuves et rivières qui comme le Rhône ont des fonds très mobiles, le système de touage par chaîne noyée présentait l'inconvénient de l'ensablement. Ce problème a été en partie résolu lorsqu'on a eu l'idée de remplacer la chaîne continue par des tronçons de chaîne et de maintenir chacun d'eux enroulé sur un treuil porté par le toueur de telle sorte que la chaîne ne soit immergée que pendant la durée du voyage avalant et qu'elle soit récupérée à bord lors de la remonte. Le premier toueur de ce type a été mis en service sur le Rhône en 1879 et utilisé à des transports d'enrochements. Le toueur était un bateau plat ordinaire analogue aux sapines en usage sur le Rhône, de 21 m de longueur et de largeur variant de 2 m à l'avant à 4,50 m au maître bau et à 1,80 m à l'arrière. Il portait une locomobile de 12 chevaux, un treuil de 1 m de diamètre et un chariot transbordeur à l'avant. Le treuil pouvait emmagasiner 5509 m de câble en acier de 16 mm de diamètre. La transmission de la locomobile au treuil s'effectue à l'aide d'une courroie montée sur volant, un appareil spécial assurant la régularité de l'enroulement du câble sur le treuil. Le toueur est muni d'un gouvernail. Il remorquait une sapine de 120 t de charge utile. La liaison entre le toueur et la sapine était assurée par deux calaumes. L'extrémité du câble est fixé à l'origine en amont du parcours. À la descente, le convoi descend au fil de l'eau, le treuil tournant librement et déroulant le câble qui se dépose sur le lit du fleuve. Un frein fixé au treuil permet de régler la vitesse de déroulement et par conséquent la vitesse de descente, et d'arrêter le convoi en un point quelconque. La remonte s'effectue en faisant agir la machine et en enroulant le câble. Le mode de gouverne est à la fois simple et très puissant. Il fait agir à la fois non seulement la surface du gouvernail, mais toute la surface latérale du toueur et du chaland tracté. Il suffit pour cela de porter le câble à bâbord ou à tribord du toueur à l'aide du chariot transbordeur et d'obliquer le chaland en donnant plus ou moins de mou dans l'une des calaumes. Le convoi pilote alors autour du point où le câble quitte le fond du lit et suit sans effort les courbes les plus prononcées du chenal. La vitesse à la montée comme à la descente est de 4 à 5 km/h.