conversion
- Domaine
-
- gestion
Définition :
Échange réalisé dans le cadre d'une gestion de patrimoine, par opposition aux opérations courantes d'échange correspondant à des actes de production ou de commerce : il porte sur des biens, et plus souvent des valeurs, transformés en biens et valeurs d'une autre nature ou présentant d'autres caractéristiques.
Note :
Lorsqu'elle porte sur une créance, elle est réalisée à l'initiative du créancier, mais parfois à celle du débiteur. La conversion décidée par un créancier est l'usage de la convertibilité attachée au titre qu'il détient; ainsi de la conversion en or ou en autres devises détenues par un particulier, un établissement financier, un état. Elle est inspirée par des préoccupations de rentabilité, de sécurité ou de spéculation. Elle peut être faite en accord avec le débiteur et même prévue dès l'origine comme c'est le cas des obligations convertibles en actions, au gré du porteur. Dans la gestion de la dette publique, la conversion est une opération financière organisée par l'emprunteur qui consiste à remplacer une dette antérieure par une dette constituée à des conditions différentes en ce qui concerne l'échéance, le taux d'intérêt, les garanties ou avantages fiscaux, le montant unitaire des titres ou parfois même la personne du débiteur. L'État qui n'a pu choisir le meilleur moment pour emprunter tente de profiter ultérieurement des conditions du marché devenues meilleures et de l'amélioration de son crédit. Traditionnellement utilisée afin de réaliser des économies sur le montant des charges annuelles, la conversion a constitué tout au long du XIXe siècle une pratique régulière et une politique constante tant en Grande-Bretagne (6 conversions successives de 1822 - 1854) qu'en France (conversions de 1852 et 1862; puis conversions de 1883, 1887, 1894 et 1902), afin de supprimer la prime d'assurance qu'il avait fallu inscrire dans le taux d'intérêt initial durant les périodes difficiles et, notamment, durant les guerres achevées en 1815. Par la politique de conversion l'on s'est efforcé de ramener en France par étapes les arrérages des rentes de 5 % à 3 % avant 1870, puis à nouveau entre 1871 et 1914 après le règlement des indemnités de guerre. Cette politique a été reprise dans les deux pays après 1918 de manière moins systématique en raison des difficultés financières et de l'importance prise par la dette flottante; en France, la conversion de divers emprunts (émis à 5 % ou plus et devenus convertibles) en 4,5 % amortissables en soixante-quinze ans, a été réalisée en 1932. La conversion peut être aussi un moyen de consolidation de la dette lorsqu'elle comporte un allongement de son terme; mais, en sens inverse, certaines conversions comportent offre de remplacement de rentes perpétuelles par des titres amortissables (1932) ou des rentes viagères. Elle peut tendre à supprimer des avantages exceptionnels dont il avait fallu ressortir les emprunts en période de crise (conversion durant la guerre des emprunts émis en 1925 et en 1937 avec garantie de change en dollars ou en livres). Elle peut encore se limiter à la réalisation d'une simplification technique : assurer une unité de gestion en remplaçant divers fonds présentant des caractéristiques différentes, par un seul fonds. La conversion peut exceptionnellement tendre encore à procurer des ressources supplémentaires à l'emprunteur sans augmentation proportionnelle du service de la dette publique; la conversion, assortie du versement d'une soulte par le créancier, assure un nouvel apport d'argent frais; la soulte demandée se justifie par la différence entre le rendement de la valeur offerte en échange et le rendement effectif moindre qui résulte sur le marché au même moment du cours supérieur au pair d'un titre comportant le même taux d'intérêt.
Terme :
- conversion n. f.