georgisme
- Domaine
-
- économieimpôt
Définition :
Doctrine présentée par l'économiste américain Henry George et concluant à l'instauration d'un impôt unique sur le sol (« single tax »).
Note :
Henry George (1839‑1897) expose l'essentiel de sa doctrine dans son principal ouvrage paru en 1879, Progress and Poverty. Celle-ci prend pour point de départ la notion de rente développée par les économistes classiques et l'applique exclusivement au sol en la vulgarisant. Selon George, le progrès économique entraîne la raréfaction des terrains et assure donc au propriétaire foncier une rente qui s'accroît sans qu'il y ait aucun effort de sa part. Il propose donc de socialiser ce profit au moyen d'un impôt foncier unique dont le rendement, selon lui, serait tel qu'il rendrait inutiles tous les autres impôts. Cette position valut à George une grande popularité aux États-Unis et dans un certain nombre de pays d'Europe où des opinions analogues étaient professées à la même époque. Il présida en 1889 un « Congrès international pour la réforme agraire et sociale » tenu à Paris à l'occasion du centenaire de la Révolution française. Le georgisme a connu un regain de succès à partir de 1925 avec la « Ligue pour la réforme foncière et le libre échange » dont l'un des animateurs était Charles Gide. Il correspond à l'un des courants de pensée économico-politiques qui resurgit de temps à autre dans la vie publique et dont l'origine profonde doit être recherchée dans la doctrine des physiocrates. Malgré ce que son aspect systématique peut lui donner d'excessif, le georgisme repose toutefois sur une notion saine, qui est l'imposition des plus-values foncières les moins justifiées. Certains régimes fiscaux de collectivités locales se sont inspiré du georgisme, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Canada, où des municipalités ont la liberté d'instaurer un impôt unique ou quasi unique sur la valeur foncière. Au Danemark, l'idée de l'impôt georgiste joue un rôle non négligeable au sein du « parti de la justice ».
Terme :
- georgisme n. m.