shen

Définition :

Âme vitale ou essentielle qui est contenue par le cœur et qui est considérée comme une forme d'énergie.

Notes :

Ainsi lorsqu'on parle du cœur sous l'angle de la physiologie chinoise, il s'agit bien entendu d'une fonction qui concerne le dynamisme de la pompe cardiaque dont nous entendons les battements à travers le thorax, sans que pour autant ce que nous avons à en dire corresponde exactement à ce qui est décrit dans les traités de physiologie occidentale. [...] Nous voyons donc qu'il n'y a pas une parfaite coaptation des termes de la physiologie occidentale et de ceux de la physiologie chinoise. C'est là une des difficultés de la compréhension, pour un esprit occidental, de la médecine chinoise.

Les auteurs J. Schatz, C. Larre et É. Rochat de la Vallée pensent qu'il serait plus exact de parler des shen plutôt que du shen, en français. Ils justifient l'emploi du pluriel dans le fait que dans la perspective chinoise, il ne s'agit pas de la mise en œuvre d'une masse amorphe d'énergie, mais de souffles orientés vers une certaine tâche. Ils ajoutent, pour justifier leur appellation, que bien qu'ils se présentent comme une manifestation de la poussée vitale dans un nouvel individu, les shen n'en sont pas moins le témoignage de la pluralité dans l'unité de la création, pluralité qui se manifeste, au niveau de la conception, par la participation de chaque créature nouvellement produite à la vie de tout l'univers.

2. Dans la perspective chinoise, les énergies héréditaires, qui représentent le potentiel énergétique que reçoit l'individu de ses parents au moment de la conception, sont en rapport avec cette région particulière de l'individu connue sous le nom de « ming men », région qui apparaît dès l'amorce de la création d'un être nouveau et qui semble correspondre à une zone de l'embryon qui est dénommée en Occident « nœud de Hensen ». Ce sont le jing qi (énergie essentielle), l'énergie ancestrale (zong qi) et l'énergie originelle (yuan qi), qui se différencient par ce trait du yong qi (énergie nourricière) et du wei qi (énergie de défense), plutôt qualifiées d'énergies du corps par les Chinois. Aussi, parce que le shen apparaît dès la conception de l'individu, on peut, d'une certaine manière, le rattacher aux trois énergies héréditaires.

Le shen correspondrait, en fait, aux notions occidentales d'« esprit », d'« âme », de « conscience ».

[Le shen,] c'est l'état conscient de l'individu auquel correspondent l'esprit de synthèse, de coordination, l'utilisation des notions mémorisées. Il est le siège de l'affectivité : il permet d'apprécier les émotions, les impressions, les sensations. Symboliquement, c'est la perception dans l'action du monde extérieur et intérieur.