développement moral

Note :

Jusqu'aux âges de 6‑8 ans, le jugement moral de l'enfant est empreint de réalisme; il puise son inspiration dans le comportement des adultes dont la supériorité n'est pas contestée; c'est la période de l'hétéronomie. Les fautes ne sont pas tant jugées d'après les intentions que d'après les dommages; les sentences à caractère d'expiation dominent celles inspirées par la réparation ou la réciprocité. Le comportement de l'enfant de cet âge est fonction de l'esprit de discipline et de l'affectivité (sympathie ou antipathie); il est formaliste : les actes doivent être accomplis dans leur aspect extérieur habituel; l'obligation est absolue et ne peut être tempérée par des circonstances imprévues. À partir de 6‑8 ans, la pratique du jeu social contribue à insérer les enfants dans de véritables groupes de contemporains autonomes. Les règles sont établies et acceptées en commun; la solidarité s'éveille et se traduit, p. ex. : par la condamnation du rapportage; l'injustice est déjà ressentie et l'intention commence à être retenue dans l'appréciation des actions. Deux moralités résultent de cette situation : cette issue de la coopération au sein du groupe d'égaux et celle relevant de la discipline familiale. L'unification en sera lente; même au cours de l'adolescence, elle se traduit d'abord par l'acceptation de règles concrètes dues à l'intégration dans le monde adulte et, ensuite, par l'adhésion à une éthique pour ceux dont la personnalité s'ordonne dans la ligne d'un idéal.