autoconsommation
- Domaine
-
- économie
Définition :
Consommation finale de biens et services par leur producteur.
Note :
Économie : l'importance du phénomène d'autoconsommation est fonction du degré de développement de l'économie. Une forte autoconsommation caractérise une économie agraire traditionnelle. La spécialisation croissante des producteurs, liée au développement des échanges, tend à en réduire progressivement l'ampleur. L'exploitant agricole prélève une partie de sa production de denrées alimentaires pour se nourrir lui-même ainsi que sa famille. Il est généralement convenu de réserver à cette pratique le terme d'autoconsommation, en excluant l'utilisation par l'agriculteur d'une partie de sa récolte pour la fabrication de nouveaux produits. Ce dernier phénomène se rapproche en effet beaucoup plus d'une technique d'« intégration ». Bien qu'il soit difficile d'évaluer exactement le taux d'autoconsommation, on peut cependant observer que : - l'autoconsommation est la plus forte dans les exploitations de modeste dimension et de vocation polyvalente; - la diminution du taux d'autoconsommation agricole est liée à la modernisation des structures rurales sous l'effet de plusieurs facteurs : agrandissement, spécialisation et rationalisation des exploitations; développement des moyens d'information, générateurs de besoins de consommation diversifiés; alignement des besoins des agriculteurs sur ceux des citadins, favorisés par l'augmentation du niveau de vie agriculteurs. Les systèmes de comptabilité nationale sont avant tout fondés sur la prise en compte des biens produits pour le marché, l'autoconsommation agricole en raison de son importance étant l'exception principale à cette règle. L'extension progressive de la notion d'autoconsommation à d'autres secteurs que l'agriculture retient l'attention des comptables nationaux, soucieux de prendre en compte l'ensemble des biens et services effectivement produits par la collectivité. C'est ainsi qu'on comptabilise le loyer fictif des immeubles occupés par leur propriétaire (qui autoconsomment ainsi le service qu'ils se procurent). Certains économistes, tel Colin Clark, ont également proposé de comptabiliser les services rendus par les ménagères dans leur foyer, dont la valeur échappe au marché. Au cas particulier, les difficultés d'évaluation ont, jusqu'à présent, empêché l'intégration de ces services dans la production. La comptabilité nationale française ne retient pratiquement que deux éléments d'autoconsommation : celle des agriculteurs et des exploitants de « jardins familiaux », et celle des propriétaires occupant leur logement. En revanche, elle n'intègre pas les travaux domestiques par les ménages, les prélèvements faits sur les produits de leur exploitation par les entrepreneurs individuels non agricoles, non plus que les prélèvements personnels pratiqués par les commerçants sur leurs stocks. L'évaluation du service que les propriétaires se rendent est fondée sur le loyer fictif du logement, estimé par référence au loyer réel d'un logement comparable; l'autoconsommation alimentaire est estimée au prix de la production marchande; lorsque les produits agricoles faisant l'objet de l'autoconsommation sont transformés par les ménages, ou à l'intérieur de l'exploitation agricole, on n'inscrit pas en général de valeur ajoutée correspondant à cette transformation, sauf pour le vin, classé dans la nomenclature française comme produit agricole primaire. La valeur de l'autoconsommation est estimée à partir de diverses sources (pour l'essentiel, enquêtes du ministère de l'Agriculture et des services d'assiettes de la Direction générale des impôts).
Terme :
- autoconsommation n. f.