dispersant
- Domaine
-
- eaupollution de l'eau
Définition :
Produit tensioactif, spécialement conçu pour disperser le pétrole sur l'eau en le divisant en très fines gouttelettes. Ceci a pour but de faciliter et d'accélérer l'action des bactéries dans la biodégradation du pétrole. Les dispersants actuels sont eux-mêmes biodégradables.
Notes :
Il est important dans l'usage de ces produits que se trouvent simultanément présentes les espèces de bactéries capables de dégrader à la fois le pétrole et le dispersant. Il est souhaitable, en outre, que le dispersant soit dégradé le premier, afin de laisser le champ libre à l'action de biodégradation du pétrole. Le rôle du dispersant est donc de répartir le pétrole sur une surface suffisamment grande, et suivant une épaisseur extrêmement faible, pour que les très fines gouttelettes libres de pétrole ne puissent s'agglomérer à nouveau, avant d'être attaquées par les bactéries. Le dispersant est donc l'antidote de la formation de la « mousse au chocolat » et des boulettes (il favorise en effet, l'émulsion de pétrole dans l'eau), qui ralentissent ou empêchent la biodégradation. L'obtention de cette dispersion est importante car la mousse se trouve être difficilement pompable. Si cette dispersion est faite rapidement et en quantité suffisante, elle permet, en outre, de protéger des oiseaux, dont les plumes ne sont pas souillées par le pétrole dispersé. Les dispersants actuels ont un niveau de toxicité extrêmement faible - « tout est poison, rien n'est poison, seule la dose fait le poison » (Paracelse) -, lorsqu'on se conforme rigoureusement aux normes d'utilisation. Au laboratoire par des essais normalisés on détermine la « DL 50 ». C'est, exprimée en parties par million (p.p.m), rapportée au volume du milieu dans lequel est conduite l'expérience, la concentration mortelle pour 50 % des animaux introduits dans ce milieu. Des crevettes sont souvent utilisées à cette fin. Pour des insecticides, cette concentration s'est trouvée être inférieure à l'unité (1 p.p.m.). Pour les solvants aromatiques, les détergents et les dispersants utilisés à l'époque de l'accident du « Torrey Canyon », on a trouvé des valeurs inférieures à 50. Pour les dispersants actuels les DL 50 se situent entre 3 000 et 10 000, ce qui signifie qu'il faut atteindre, avec ces produits, des concentrations mille fois supérieures à celles des produits antérieurs pour arriver à la dose léthale. En fait, dans le milieu marin, les concentrations de dispersant diminuent très vite par étalement en surface du produit. La biodégradation décompose le pétrole en eau et en gaz carbonique, elle évite, par là, l'introduction éventuelle d'éléments nocifs dans la chaîne alimentaire. Sur les eaux calmes : lacs, lagunes, baies fermées... où les moyens mécaniques de collecte du pétrole : barrages flottants, écrémeurs, sont efficaces, ils doivent être préférés aux dispersants. En mer, par contre, où d'une façon très générale, ces moyens mécaniques sont inapplicables, le seul moyen efficace dont on dispose actuellement est le dispersant. Les produits qui entraînent le pétrole au fond de la mer (craie et autres) amènent le pétrole au contact direct de la flore et de la faune qui y vivent. Le pétrole se trouve là en présence d'une grande quantité de matière organique et de très peu d'oxygène, il se dégrade donc très mal. Il faut toujours en cas de pollution faciliter par tous les moyens les processus d'évaporation, de biodégradation et d'oxydation par l'oxygène de l'air, les dispersants sont un moyens de le faire.
Il ne faut pas confondre un dispersant avec un détergent.
Terme :
- dispersant n. m.
Traductions
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anglais
Auteur : Barbier, Yves,Terme :
- oil dispersant